Le parti Conservateurs de Harper coupe les vivres au festival à saveur culturelle Divers/Cité
J'appellerai ça de l'hypocrisie à peine déguisée d'un gouvernement illégitime avec un tiers des votes des Canadiens pour ensuite enchaîner par, il est plus que temps que les libéraux, NPD et Blocquistes renverse ces troubles fêtes qui sont contre productifs pour l'économie touristique du Canada.
Source: Le Devoir: Divers/Cité - Le jupon dépasse
Jean-Robert Sansfaçon Édition du vendredi 24 juillet 2009
Les conservateurs fédéraux font preuve de mauvaise foi en refusant la demande de subvention de 155 000 $ sur un budget global de deux millions de dollars pour la tenue du festival gai Divers/Cité. À quelques jours seulement de l'événement, les organisateurs avaient réussi à franchir toutes les étapes du processus d'acceptation, mais le tout s'est terminé par un refus de la part du ministre responsable lui-même, M. Tony Clement.
En guise d'explication, le ministre a précisé qu'on avait reçu trop de demandes, que c'était donc une question «d'équité régionale», puisque le Québec avait déjà eu sa part des 100 millions du programme d'aide aux grands événements. L'argument ne tient pas puisque le programme ne comporte aucun critère ayant trait à l'équilibre régional, pas plus d'ailleurs que le programme d'aide à l'industrie de l'auto, dont ce ministre ontarien est aussi responsable. L'équité a le dos large!
La vraie raison du refus conservateur tient à deux facteurs complémentaires: la bigoterie de la frange allianciste fondamentaliste du parti conservateur et l'à-plat-ventrisme des ministres conservateurs québécois.
Il y a deux semaines, le même gouvernement a accordé 400 000 $ au Gay Pride de Toronto. La nouvelle a choqué quelques conservateurs de l'Ouest, et M. Harper a choisi de retirer la gestion du programme des mains de la ministre du Tourisme pour la confier à Tony Clement. Dès lors, il fallait craindre l'implication politique directe du politicien Clement dans le processus de sélection des projets, ce qui n'a pas manqué de survenir. On peut critiquer le fait que les gouvernements viennent en aide à un festival comme Divers/Cité. Après tout, certains événements tel le traditionnel défilé au cours duquel l'exhibitionnisme adolescent tient lieu de coming out libérateur ont de quoi déprimer.
Mais Divers/Cité, c'est plus qu'un défilé coloré puisque l'événement dure une semaine, qu'il présente une foule de spectacles de facture variée et qu'il réunit des milliers de personnes, dont un bon nombre venu de l'étranger. Il y a d'ailleurs fort à parier que la réputation de Montréal dans la communauté gaie étasunienne attire plus de visiteurs que les Festivals du rire de Québec et de Montréal, dont les retombées économiques ne constituent qu'un déplacement d'argent à l'intérieur du territoire.
Or, ces festivals essentiellement commerciaux reçoivent à eux deux quatre millions du même programme fédéral. En annonçant, dans son dernier budget, qu'il consacrerait 100 millions aux grands événements susceptibles d'attirer des touristes étrangers en cette période de récession, Ottawa n'a fixé aucun autre critère de sélection. En voulant agir rapidement, le conseil des ministres se réservait le pouvoir d'arbitrer les décisions au gré de ses intérêts du moment. Comme ce fut le cas pour le milieu de la culture l'an dernier, les conservateurs sont en train de s'aliéner le milieu gai. À moins que ce ne soit déjà fait, ce qui expliquerait le sens d'une décision tout à fait arbitraire, sur laquelle il n'est pourtant pas trop tard pour revenir.
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