lundi 25 mai 2009

Une télécabine entre le Vieux Montréal et St-Lambert

Ce projet est très ambitieux et serait utile et écologique comme moyen de transport entre la rive-sud et Montréal, dommage que le gouvernement fédéral n'a pas encore appuyé l' entreprise, il faut croire que nuire au développement de Montréal est leur priorité du coté d'Ottawa...


La Société du Vieux-Port, organisme fédéral fait obstacle au projet de 100 millions

Un projet de 100 millions de dollars, entièrement financé par des intérêts privés, prévoit de relier le Vieux-Port de Montréal, le parc Jean-Drapeau et la ville de Saint-Lambert grâce à un système de télécabines qui passerait au-dessus du Saint-Laurent. Un nouveau moyen de transport écologique entre Montréal et la Rive-Sud qui serait également une attraction touristique, selon les promoteurs montréalais.

Ce projet, piloté depuis un an par l'entreprise Skylink Télécabines, a pris de la vitesse depuis décembre dernier. Les appuis importants se sont multipliés, et le projet a été bonifié pour répondre aux impératifs patrimoniaux et financiers du Vieux-Port de Montréal. De plus, le 4 mai dernier, la Ville de Montréal a formé un comité spécial pour analyser le projet. Un avis devrait être transmis au comité exécutif dans les prochaines semaines. La Ville décidera ensuite si elle appuie publiquement le projet. «C'est un projet sérieux qui mérite sérieusement d'être étudié. À première vue, c'est sympathique, mais je ne veux rien déclarer de plus. J'attends les analyses», a affirmé au Devoir André Lavallée, responsable des transports à la Ville de Montréal. Aussi important soit l'avis de la Ville, cette dernière n'a pas le dernier mot, puisque le projet prévoit de s'installer sur des terres fédérales, dans le Vieux-Port, où l'on a actuellement des réserves sur celui-ci.
Un trajet de 10 minutes.
La compagnie Skylink a été fondée par les Montréalais Niels et Jeff Jorgensen, qui ont fait fortune dans le secteur maritime avec l'entreprise Lastra North America. Leur nouveau dada: les télécabines urbaines, un système par câbles et pylônes qui ressemble aux cabines vitrées des téléfériques que l'on trouve sur certains monts de ski. La compagnie souhaite dans un premier temps relier le Vieux-Port de Montréal au parc Jean-Drapeau, avec des arrêts à l'île Sainte-Hélène et à l'île Notre-Dame. La deuxième phase prévoit de surplomber la voie maritime du Saint-Laurent jusqu'à Saint-Lambert, sur la Rive-Sud. Les Jorgensen sont appuyés par des firmes internationales, notamment Doppelmayer -- qui a construit 13 000 télécabines dans 78 pays -- et la firme suisse d'ingénieurs Paul Glassey. Doppelmayer a son siège social canadien à Saint-Jérôme.
Les 100 millions de dollars nécessaires au projet seraient financés par des intérêts privés. Aucuns fonds publics ne sont demandés. Selon Skylink, le projet pourrait être terminé 18 mois après le feu vert des autorités. Selon les études de marché effectuées par Skylink et dont Le Devoir a obtenu copie, une moyenne de près de 3000 personnes par heure (soit le départ d'une télécabine toutes les 20 secondes) utiliseraient ce moyen de transport, offert 12 mois sur 12. Le trajet durerait 10 minutes. Joint en Suisse, l'ingénieur Paul Glassey explique que les gens s'approprient rapidement ce type de transport. Son bureau a construit plusieurs télécabines urbaines dans le monde. «À Constantine, en Algérie, les télécabines fonctionnent depuis décembre dernier et en trois mois, ils ont eu cinq millions de passages. C'est beaucoup plus agréable que l'auto ou l'autobus, alors les gens réorganisent leurs trajets afin d'en profiter pour aller au travail», dit-il. Selon lui, le projet de Montréal est prometteur. «Généralement, les télécabines sont soit utilisées pour du transport urbain, comme en Algérie, ou pour des raisons touristiques, comme dans les centres de ski. Un projet qui combine les deux, comme à Montréal, c'est très rare», dit-il, lui qui est venu trois fois à Montréal pour mener les études de faisabilité. Des appuis De fait, les appuis se sont multipliés dans les derniers mois. Le parc Jean-Drapeau, la Ville de Saint-Lambert, le Créneau d'excellence en transport terrestre avancé, la Société de développement commercial du Vieux-Montréal, Vélo Québec, Destination Centre-Ville, l'Association des hôtels du Grand Montréal et l'Association des gens d'affaires de Saint-Lambert ont tous appuyé le projet. Au parc Jean-Drapeau, on ne tarit pas d'éloges. «Pour nous, c'est clair que c'est intéressant, affirme Nathalie Lessard, porte-parole de la société paramunicipale.
C'est à la fois une attraction touristique et un moyen de transport vert.» Elle ajoute: «Cent millions de dollars de fonds privés, en pleine récession, c'est assez rare! Il faut en profiter». À la Ville de Saint-Lambert, on se dit «très intéressés» par le projet. Mais pour que les télécabines se rendent jusqu'à la Rive-Sud, Skylink veut que le stationnement incitatif le long de la route 132 soit agrandi. Il devrait passer de 500 à 1500 places. Skylink propose un stationnement à étages pour ne pas empiéter sur le parc situé à côté. Une étude de faisabilité serait toutefois nécessaire pour agrandir le stationnement, indique la Ville. «C'est très positif comme idée. Ce n'est pas nous le plus gros obstacle au projet», dit Michèle Lortie, directrice générale de la Ville de Saint-Lambert. Un obstacle En effet, la clé de voûte pour lancer le projet se trouve du côté de la Société du Vieux-Port de Montréal, une entité fédérale qui contrôle plusieurs quais et un grand espace dans ce lieu touristique. Jugeant le projet «trop préliminaire» l'été dernier, la Société du Vieux-Port a rejeté l'idée de Skylink.
L'entreprise montréalaise a toutefois modifié substantiellement son projet pour l'adapter aux voeux de la société d'État. Skylink a notamment proposé de louer le terrain de 1500 mètres carrés dont elle a besoin au même taux que le Cirque du Soleil, qui s'installe chaque été sur un quai du Vieux-Port. Une redevance sur les produits dérivés (t-shirt, nourriture, etc.) a été proposée à la société fédérale. Pour rassurer les autorités, un montant serait mis en garantie, de sorte qu'en cas de faillite, les sommes nécessaires à la démolition des installations seraient disponibles. De plus, l'aspect patrimonial ferait l'objet d'une attention particulière pour minimiser l'impact des pylônes. Malgré ces changements, la Société du Vieux-Port a refusé d'analyser de nouveau le projet. Depuis deux semaines, le Vieux-Port n'a pas été en mesure d'expliquer au Devoir pourquoi ce projet est bloqué. Un porte-parole a d'abord soutenu que Skylink ne s'était pas manifesté depuis décembre, alors que des contacts par courriels ont eu lieu entre un représentant de l'entreprise et la directrice générale de la Société du Vieux-Port, Claude Benoît, en février et mars dernier.
«Pour nous, ce dossier n'est pas ouvert. Je n'ai rien à déclarer», a néanmoins soutenu Michel Rafie, directeur des communications du Vieux-Port.

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