mercredi 2 décembre 2009

Libre du pétrôle au Québec en 2030


source: Le Soleil
(Québec) Le Québec doit se libérer de sa dépendance au pétrole d'ici 2030. Voici l'immense défi que lance Équiterre aux Québécois pour bâtir une société plus prospère, plus équitable et plus verte pour les prochaines générations.
Dans un rapport extrêmement fouillé d'une soixantaine de pages publié mercredi, le groupe écologiste souligne que l'actuelle crise présente une occasion unique de changer nos pratiques pour assurer le développement durable de la province, tout en diminuant notre empreinte écologique.
Il interpelle particulièrement le gouvernement du Québec, qui est capable du meilleur comme du pire en cette matière.
Équiterre ne propose pas de réinventer la roue mais plutôt d'appliquer les solutions qui existent déjà dans plusieurs communautés, notamment dans les pays scandinaves et même ici au Canada, pour diminuer la consommation de pétrole. D'abord une meilleure planification urbaine (la fameuse densification), pour ensuite réduire les déplacements et favoriser les modes de transport plus écologiques.
Le tramway à Québec, par exemple? «Le rapport est très clair : ce genre de transport fait partie de la solution», souligne Hugo Séguin, coordonnateur, choix collectifs. Il s'agit d'un investissement, non d'une dépense, qui permet de dynamiser l'économie et «c'est gagnant pour l'environnement».
Équiterre préconise aussi l'efficacité énergétique, l'interdiction du chauffage au mazout dans toute nouvelle construction et des mesures pour favoriser l'achat local, en agriculture notamment. Une diminution de la consommation de pétrole a aussi l'avantage de s'attaquer à la principale source de gaz à effet de serre au Québec.
Pour un Québec libéré du pétrole en 2030 soutient que le contexte des grandes problématiques pétrolifères est encore mal compris ici. Pourtant, les Québécois sont de grands consommateurs de pétrole - 37,7 % de toute l'énergie consommée -, importé à des coûts de plus en plus élevés. Cela provoque une véritable hémorragie de capitaux, évaluée à 10,6 milliards $ par année.
Cette fuite de capitaux pourrait augmenter de façon substantielle puisqu'une majorité d'experts soutiennent que les réserves mondiales de pétrole, présentes et à venir, ne suffiront plus à la demande dans un avenir plus ou moins rapproché. Cela entraînera une augmentation considérable du prix, au delà du 100 $ le baril déjà prévu par les grandes agences pour 2015 (il a atteint 105 $ à l'été 2008). Conduire et se chauffer sera moins abordable : l'ère du pétrole bon marché est terminée.
Les auteurs sont tout de même confiants dans les capacités du Québec d'être à l'avant-garde de la nouvelle économie mondiale. «Le Québec a de nombreux outils pour relever ce défi à plusieurs visages. Il peut, entre autres, compter sur une population éduquée qui sait faire preuve d'imagination et d'innovation. Aussi, le Québec est riche d'un vaste territoire qui permet l'exploitation de divers types d'énergies renouvelables et faibles émettrices de GES.»
Le document est disponible au www.equiterre.org.

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