lundi 29 juin 2009

Nombrilisme ou génération plastik, car il faut être vu!!!

La tyranerie iranienne et dans bon nombre de pays, ne doit pas nous faire oublier, les actes criminels et les menaces quotidiennes en occident; Intimidation à l'école, un élève sur trois en est victime,

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/200903/15/01-836767-intimidation-homophobe-un-eleve-sur-trois-en-est-victime.php


Le chemin de la Solidarité, d’une mobilisation d’une vraie Communauté gaie, alors que le miroir de Narcisse prime pour cette génération "plastik power" qui n'a comme but que le nombrilisme de son petit confort et de sa vie gaie du Montréal village. Il est cependant encore important de militer pour ces droits, afin de protéger nos acquis. Il serait destructif de ne rien faire contre l'insignifiance homophobe dans nos sociétés occidentales et de laisser pour compte les gaies des régions hors Montréal

Cependant, dans le nombrilisme gay actuel frappé d’amnésie et de légèreté le monde gay est rentré lui-aussi tout comme tous "les 450 du plateau de ce monde" dans l’ère des loisirs et peut-être plus que tout autre avec ses petites préoccupations quotidiennes ; le gym 5 X semaine, car il faut être vu, le restaurant huppé, car il faut être vu, les vêtements à exhiber sur soi et la marque bien en vue, car il faut être vu, le dernier DJ du nightclub à la mode à 45 dollars l'entrée, carte V.I.P en prime, car il faut être vu, les vacances dans les lieux à la mode et au retour le t-dance du dimanche pour montrer son bronzage, car il faut être vu, sa page web avec ses photos comme un « catalogue virtuel » sur facebook, car il faut être vu etc...

Texte du magazine Fugues sur le sujet à lire, très drôle;


sources: http://fugues.vortex.qc.ca/main.cfm?l=fr&p=100_article&rubrique_id=108&article_id=13166


Culture gaie ou culture de l'insignifiance
Par : Denis-Daniel Boullé [15-06-2009]

Vous êtes-vous déjà retrouvé dans un souper où vous aviez l’impression d’être sur une autre planète? Cela m’est arrivé récemment. Et pourtant, j’y suis allé avec enthousiasme, mais il a diminué au fil des heures. Par respect pour mes hôtes, j’ai même joué les prolongations espérant un tremblement de terre ou, comme dans Star Trek, la télétransportation.

Et pourtant, rien d’exceptionnel: huit gais (dont moi), adeptes du gym (sauf moi), dans un appartement ressemblant à une salle de montre de magasins de meubles. Un souper original, genre cuisine nouvelle, du bon vin. Les gars étaient en t-shirt, chacun rivalisant pour montrer tous ses «ceps», les bi, comme les tri, le tissu soulignant les pectoraux. Des mecs comme on en croise dans les gyms, puis le vendredi soir, dans certaines discothèques ou after hour. Ces détails de cette soirée ne sont pas anodins puisque toute la soirée à tourner autour de ces sujets : le gym et les sorties dans les bars, les bars et le gym, avec comme seuls entractes, les dernières vacances destinations gaies où ils ont de nouveau parlé des bars et des gyms. Bien entendu, le tout était ponctué de baises, faites ou à venir, avec tel ou tel gars, quuntel avait déjà eu ou allait avoir. Aucun détail ne nous était épargné sur les goûts sexuels de ces partenaires occasionnels, ni sur leur identité. Ce qui fait qu’au passage, j’ai reconnu certaines connaissances, dont je sais maintenant – c’est hyper important – si elles ne sont pas très bien membrées, ou encore qu’elles ne sont pas douées question parties de jambe en l’air. Attention! N’allez pas croire que je suis un pisse-vinaigre. Il m’arrive à l’occasion, comme tout le monde, d’avoir des conversations superficielles, insipides mais cela ne me nourrit pas assez pour passer une soirée entière. J’essayais de participer ,mais je me sentais comme un extra-terrestre. J’insiste, la plupart des gars, je les avais déjà rencontrés individuellement, présentés par un ami commun, et dans ces rencontres plus courtes, ils n’avaient pas dérogé à la règle. Ils sortaient ou ils allaient au gym et leur seule préoccupation était le nom du DJ qui serait aux tables la prochaine fin de semaine. L’alcool aidant, les confidences sexuelles étaient de plus en plus nombreuses, mais ayant toujours pour cadre les bars et le gym, pépinières de rencontres au même titre qu’internet. Je me sentais de plus en plus comme un anthropologue découvrant les rites d’une tribu, et essayant de comprendre comment on pouvait réduire sa vie à deux ou trois centres d’intérêts aussi limités, importants certes, mais pas suffisants pour me combler.

Ces gars étaient-ils heureux de leur style de vie? Apparemment oui. Cependant même dans des conversations insignifiantes, si nous savons entendre, des failles peuvent surgir, tout de suite refermées par une autre banalité, des failles qui témoignaient d’une insatisfaction et d’une quête. Car aucun d’entre eux n’était satisfait de son corps, malgré les heures passées au gym. Malgré les conquêtes sexuelles, aucun d’entre eux n’était satisfait de ses relations affectives. Attention, pas d’arrêts sur image, seulement des réflexions qui surgissaient pour être de nouveau noyées dans le flot de propos indigents. Comme si tous ces efforts pour être dans le moule n’apportaient qu’une satisfaction éphémère bien au-dessous des attentes. Des efforts toujours à recommencer pour un résultat attendu, sans surprise. Comme si deux heures de plus au gymnase ou l’achat d’un pantalon de plusieurs centaines de dollars allaient enfin, un jour, peut-être, leur donner le sentiment d’exister pleinement. Je ne les ai pas accompagnés ensuite dans la discothèque habituelle où ils sortent chaque vendredi et samedi soir. J’ai prétexté des textes à écrire. En retournant chez moi à pied, j’essayais de rester objectif, de ne pas porter de jugements, de rester l’anthropologue. Cependant ils avaient réussi à distiller en moi un vide et de la tristesse. Comment pouvait-on construire sa vie sur si peu? Conflit géné-rationnel, me direz-vous? Peut-être, mais pas sûr. Parmi les invités, le plus jeune avait dépassé la trentaine et les plus vieux approchaient la cinquantaine. Au cours de mon existence, même à 20 ans, ma curiosité, mes intérêts, dépassaient largement la marque du t-shirt que j’allais mettre pour sortir et le nombre d’abdos apparents. Sont-ils si nombreux ces gais qui consacrent leur vie à n’être qu’une image, ou étais-je tombé sur le mauvais groupe? À entendre mes hôtes et leurs invités énumérer leurs connaissances, ils ne semblaient pas être seuls. Je ne sais pas s’ils sont majoritaires ou non, mais à voir Facebook, ils sont suffi-samment nombreux pour qu’on s’interroge. Tout fier de m’être inscrit sur Facebook, je me suis là aussi retrouvé dans la même position de l’anthropologue, surpris par les formes de communication virtuelle de mes congénères. Bien sûr, il y a un partage d’infos, de nouvelles intéressantes, une solidarité virtuelle, mais certains, là aussi, s’ingé-nient à casser l’ambiance en nous faisant partager leur quotidien. Lire des nouvelles aussi bandantes d’amis di-sant : «je vais au gym», ou encore : «aujourd’hui, je suis content», ou pire : «les deux tiers des amis sur mon site, je ne les connais pas et je ne sais pas qui ils sont, mais je suis heureux qu’ils soient mes amis», me sidère. Et leurs amis leur répondent sur le même ton. Si j’envoie un message collectif pour dire que je viens de péter, est-ce qu’on va me répondre que c’est super, qu’on est heureux pour moi, que je suis génial. À défaut de libération, je ressens plutôt un enfermement, un étouffement. Une incompréhension totale face à la culture de l’insignifiance, à la glorification de la médiocrité, à la valorisation de la superficialité. Surtout ne pas penser, ne pas réfléchir, c’est peut-être cela la clef du bonheur gai.
Trop peu pour moi. Même si je le souhaitais, je ne pourrais jamais être une Barbie-Rambo. Réfléchissez-y bien avant de m’inviter à souper, ce n’est pas un cadeau à vous faire – ni à moi d’ailleurs - ou encore avant de m’envoyer un message du style : Veux-tu devenir mon ami ? Ben tiens !

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